Le rôle d’un.e assistant.e de direction est souvent perçu comme celui d’un véritable bras droit au sein d’une entreprise. Mais une question revient régulièrement : est-il normal que cet.te assistant.e prenne en charge des tâches personnelles pour son manager ? Pour beaucoup, la réponse est loin d’être évidente.
Une ressource professionnelle avant tout
Il est essentiel de rappeler que le rôle d’un.e assistant.e de direction est avant tout celui d’une ressource clé de l’entreprise, recrutée pour soutenir son fonctionnement et contribuer à sa performance globale. L’assistant.e de direction est principalement dédié.e à des missions professionnelles qui ont un impact direct sur les objectifs de l’organisation et la productivité du manager ou de l’équipe qu’il.elle assiste.
Cependant, il arrive fréquemment que des demandes liées à la sphère privée du manager s’ajoutent à cette liste de responsabilités. Bien que ces demandes puissent parfois sembler mineures ou faciles à intégrer dans l’emploi du temps d’un.e assistant.e, elles créent en réalité une confusion des rôles.
Ces missions personnelles ne doivent pas être perçues comme des obligations faisant automatiquement partie du rôle d’un.e assistant.e de direction. Elles représentent une charge supplémentaire qui va au-delà des responsabilités professionnelles définies au départ et attendues dans le cadre du soutien aux objectifs de l’entreprise. Une assistante est embauchée pour servir les intérêts de l’organisation, pas pour gérer la vie privée du manager.
L’importance de définir des frontières claires
Le risque de confusion apparaît lorsque les managers voient l’assistant.e comme un.e « solutionneur.se » universel.le, capable de régler à la fois les aspects professionnels et personnels de leur vie. Cependant, cette perception peut rapidement mener à une exploitation involontaire, où l’assistant.e se retrouve à gérer des tâches hors de son périmètre professionnel sans reconnaissance ni rémunération supplémentaire.
Une expérience personnelle m’a appris à quel point il est crucial de poser des limites claires. Dans un poste précédent, où j’assistais deux consultants, l’une des consultantes voulait que je prenne en charge toutes ses tâches personnelles : gestion de son agenda familial, coordination avec l’assistante de son mari, et même l’inscription de ses enfants à l’école. Bien que j’aurais pu m’en occuper, ma charge de travail avec l’autre consultant ne me le permettait pas, et surtout, cela ne m’avait jamais été annoncé lors de l’entretien d’embauche. Ce genre de situation peut être particulièrement sournois, car il est difficile d’y échapper une fois que l’on est en poste.
La leçon retenue est simple : aujourd’hui, je demande systématiquement lors de l’entretien si une partie du poste inclut des tâches personnelles, et je veille à négocier cet aspect si c’est le cas. Cela permet de clarifier les attentes dès le départ et d’éviter toute surprise désagréable.
Une absence de reconnaissance et de rémunération
Malheureusement, ces responsabilités additionnelles ne sont souvent ni reconnues ni rémunérées à leur juste valeur. Bien que gérer la vie personnelle d’un manager requière des compétences spécifiques et parfois des prises d’initiatives importantes, ces tâches sont souvent considérées comme un « ajout naturel » au rôle de l’assistant.e, plutôt qu’un service qui mérite une compensation distincte. Cela crée un déséquilibre significatif entre la charge de travail réelle et la rémunération perçue.
Dans beaucoup de cas, les assistant.e.s qui acceptent ces tâches le font par bonne volonté ou par gentillesse, en espérant contribuer positivement à la relation avec leur supérieur. Toutefois, cette dynamique peut rapidement devenir désavantageuse si ces missions s’accumulent sans que des limites claires soient établies. Le travail personnel d’un manager doit être perçu comme un service supplémentaire, qui ne fait pas partie des missions traditionnelles d’un.e assistant.e de direction, mais comme une extension qui nécessite une valorisation distincte.
L’essentiel à retenir est que chaque situation est unique. Si certain.e.s assistant.e.s acceptent de s’occuper des affaires personnelles de leur manager, cela doit toujours se faire dans un cadre clairement défini. Il est indispensable que ces missions soient reconnues et valorisées, que ce soit sur le plan financier ou en termes de flexibilité du poste. Un.e assistant.e de direction doit savoir dire « oui » en cas d’urgence, mais aussi savoir poser des limites pour éviter toute forme d’abus. Le respect de la fonction passe par une juste reconnaissance des responsabilités.
Pour éviter les abus et garantir une charge de travail équilibrée, il est crucial d’établir dès le départ une distinction nette entre ce qui relève des missions professionnelles et ce qui appartient à la vie privée du manager. De nombreux assistant.e.s ont fait l’expérience d’une surcharge de travail et de responsabilités sans compensation adéquate, ce qui souligne l’importance de la négociation et de la reconnaissance dans ce type de situation.