La Covid-19 a impacté beaucoup de secteurs, notamment celui du transport aérien. Avant Covid, l’industrie des voyages d’affaires était stable et en hausse.
Pour vous donner un chiffre, les pertes de revenus des compagnies aériennes sont estimées à environ 311 milliards d’euros par rapport à 2019. Sans compter le fait que des milliers de pilotes, des agents de bord, des mécaniciens et toutes sortes de travailleurs ont perdu leur emploi.
D’après les prédictions des experts, le trafic aérien ne reviendra pas à la normale (pré- Covid) avant 2024. Par ailleurs, les voyages de loisir seront les principaux générateurs de revenus des compagnies aériennes, d’après une étude réalisée par McKinsey.
Qu’en est-il des voyages d’affaires de nos managers ?
En tant qu’assistantes de direction, nous sommes certainement les premières à avoir constaté que nos managers ont été contraints de ne plus voyager. Ils ont dû rapidement s’adapter à cette restriction et remplacer les événements physiques par des événements virtuels, en utilisant des technologies telles que Teams, Zoom ou WebEx.
Nous voyons enfin la lumière au bout du tunnel dans certaines parties du monde. Cependant, les entreprises, même si elles sont en bonne santé financière, ont toutes appris que les plateformes nommées ci-dessus fonctionnent relativement bien et peuvent remplacer certains des déplacements que les cadres effectuaient auparavant. De plus, cela permet aux entreprises de réduire leur budget de voyages d’affaires, qui était tout de même considérable, et à nos managers de gagner en temps et en vie sociale et familiale.
D’ailleurs, McKinsey a récemment réalisé une étude sur l’avenir des voyages d’affaires et a identifié quatre profils de voyageurs d’affaires différents depuis la pandémie :
- Ceux qui n’ont jamais cessé de voyager : Les employés, pour qui les déplacements sont jugés essentiels à la conduite des affaires, ont repris leurs déplacements dès que les blocages se sont assouplis. Cette catégorie représentait environ 15 % de toutes les dépenses de voyage d’entreprise en 2019.
- Ceux qui ne veulent plus voyager : un cinquième des voyageurs d’affaires qui ont contribué aux dépenses en 2019 voit la pandémie comme une opportunité attrayante de réduire définitivement leurs budgets de voyages d’affaires. Beaucoup d’entreprises ont constaté qu’elles sont tout autant efficace en travaillant à distance et pourraient ne jamais revenir aux voyages d’affaires.
- Ceux qui ont peur de passer à côté d’opportunités : La majeure partie des voyages d’affaires (60% des dépenses de voyages d’affaires en 2019) – qui entraînera probablement le rebond des voyages d’affaires – sera alimentée par ceux qui voyagent pour entretenir des relations clients importantes. Les petites et moyennes entreprises (PME) augmenteront probablement plus rapidement afin de prendre l’avantage sur les entreprises concurrentes.
- Ceux qui attendent de voir : Ce sont généralement des travailleurs dans des industries et des rôles relativement non concurrentiels (secteur public, associations). Ceux-ci ont contribué à 5 % du total des dépenses de voyages d’affaires en 2019.
A votre avis, dans quelle catégorie se situe votre manager/société?
Travaillant pour une société d’investissements, je dirais que mes patrons se situent dans la catégorie “Ceux qui ont peur de passer à côté d’opportunités”. Ils commencent petit à petit à reprendre les voyages, bien que moins fréquents dorénavant.
D’ailleurs, j’ai une petite anecdote à vous partager : l’une des deux personnes que j’assiste doit partir en vacances la semaine prochaine. Cependant, un important comité interne est organisé durant ses congés. Sa première réaction a été de me demander de lui prévoir un voyage pour revenir assister à cette réunion. Je trouvais excessif de faire tout ce chemin juste pour une réunion interne. En début de soirée, il m’envoie un message instantané via Slack et me dit qu’après réflexion, il ne voit pas pourquoi il se déplacerait alors qu’il peut assister à la réunion en visio, dans le confort de sa chambre d’hôtel.
Cet exemple montre bien que certains cadres ne voudront plus systématiquement voyager. Ils penseront d’abord à leur bien-être et au temps gagné pour faire autre chose.
En effet, pourquoi perdre du temps dans les transports quand on a la possibilité de faire tout de chez soi, avec les siens ?
En conclusion, les technologies remplaceront probablement une partie des voyages d’affaires et le retour à la normale sera très lent.
Cependant, une question subsiste : que cela signifie-t-il pour l’assistante de direction ?
Auparavant, notre rôle consistait en grande partie à organiser des voyages plus ou moins complexes. Qu’en sera-t-il désormais ? C’est une question à laquelle je tâcherai de répondre dans un prochain article.